Noire rancune
Je reconnais volontiers que je suis assez rancunier, parfois intolérant, ou trop exigeant, mais tout cela est à la mesure de l'injustice qui peut parfois régner. Cela ne m'empêche pas de fustiger les donneurs de leçons et les personnes qui vivent dans la haine et l'intolérance crasse et irrationnelle. Et dans cette catégorie de personnes, je peux ces derniers jours facilement ranger un acteur célèbre : Jean-Louis Trintignant.
Oui, Monsieur le père de Marie Trintignant : vous êtes énervant de vouloir constamment cracher votre haine sur Bertrand Cantant. J'entends déjà arriver les insultes : Comment oses-tu cracher sur le corps de Marie et l'honneur de toute sa famille ? Je ne crache sur personne. Je pouvais parfaitement comprendre la douleur de la famille de Marie au moment de sa mort, mais tout le monde sait très bien que ce n'était pas un meurtre. Bertrand Cantat était dans un état particulièrement second, et au moment de se réveiller, 2 jours après avoir été plongé dans un profond sommeil, il a appris la mort de son ex-compagne. Et là aussi, Cantat avait ressenti une immense douleur. Il avait même voulu se suicider. Après, il a fait de la taule. La famille Trintignant s'était déjà acharné sur lui durant le procès en voulant lui faire payer un maximum, quitte à le mettre à poil financièrement. A se demander s'ils étaient plus intéressés par le pognon que par le pardon et la compréhension. Et puis évidemment, au moment de la libération conditionnelle de Cantat, ce fut encore le déluge de haine. C'est quoi cette manie de toujours vouloir faire payer un maximum aux gens sans vouloir voir les choses d'une façon plus globale et relative ? Moi, je n'ai jamais estimé que son geste était justifiable, mais je sais aussi que Cantat a des qualités comme être un grand poète, chanteur, parolier, musicien, militant, et autre. Vais-je réduire sa vie et sa personnalité à ce "simple" geste ?
Aujourd'hui donc, Trintignant est ulcéré de voir Cantat remonter sur scène. A la bonne heure ! C'est certainement en l'interdisant de s'extérioriser que Cantat va revenir à une vie normale, et oublier, se réinsérer. Non, Monsieur Trintignant, en voulant continuer à punir Bertrand Cantat, vous ne le servez pas, vous ne servez pas la société, et vous ne vous servez pas vous-même. Vous avez une pierre à la place du coeur et vous vieillirez en pourrissant de haine. Est-ce comme ça que vous aviez éduqué votre fille ? J'espère que non, car sinon c'est comme si elle mourrait une deuxième fois !