Bon anniversaire, mon cul !

Publié le par Monsieur Y

Je hais les anniversaires ! La semaine de votre anniversaire est une longue période de préparation psychologique aux ripailles grotesques où l'être humain est forcé d'engloutir autant de bouffe que feu Carlos. Déjà un mois avant, vous aurez vos proches qui viendront toujours vous demander : "Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ?". Je réponds "Rien" mais derrière cette réponse laconique se cache un profond ennui qui vous mènerait presque à dire : "Je veux qu'on me foutte la paix car j'en ai marre de vos célébrations gastronomiques inutiles !".

Bref, la semaine de votre anniversaire est un long compte à rebours vers l'addition d'un an à votre âge, comme si cela amusait la populace. Bande de sadiques ! Le jour avant votre anniversaire, vos collègues commencent à vous dire : "Tiens, demain, ce ne serait pas ton anniversaire", sur un ton à la limite de l'hypocrite ... Comme s'ils pouvaient se tromper, ces gros lards qui profiteront des célébrations pour se goinfler encore plus que vous !

Bande toute la nuit qui précède votre anniversaire, vous faites des cauchemars sur les habituelles embrassades et les 37.739 remerciements que vous devrez donner à toutes ces personnes qui se préocuppent autant de votre âge et de vous d'une manière générale que le chat du voisin. Pendant un an, plein de collègues vous auront nié, à peine salué dans les couloirs, et en ce jour, ils viendront vous sourire et vous embrasser. Le matin, tout le monde se jette sur vous, tout le monde vous téléphone. Dans votre ennui et votre fatigue, vous vous préparez déjà à dire "Merci" à tous ces couillons qui n'auront rien d'autre à dire. C'est vrai quoi ... imaginez la scène :

 

- Allo ?

- Allo Yves ?

- Oui.

- Bon anniversaire !

- Merci.

- Bon ben voilà, et sinon comment tu te sens un an plus vieux ?

- Je m'en fiche : hier j'avais 32 ans et 364 jours, aujourd'hui j'ai 33 ans, c'est tout.

- (Long silence) Bon allez, je te laisse. A la prochaine, hein (Traduque : à l'année prochaine)

 

Pendant la journée, vous préférez ne pas croiser tout le monde, alors il vaut mieux raser les murs et se cacher dans la bibliothèque, un peu comme moi aujourd'hui. C'est quand même vachement plus intéressant de lire un rapport sur l'évolution démographique dans les zones urbaines et rurales françaises depuis la Seconde Guerre Mondiale que ces déclarations sans queue ni tête. De plus, pour moi, j'ai tous mes étudiants qui me souhaitent un bon anniversaire en chantant comme des casseroles, et en anglais en plus. Ces petits merdeux croient de surcroît que ces gentillesses leur permettront d'avoir de bonnes notes en fin de mois alors que ce sont tous des crabes qui seront zigouillés.

Le soir, évidemment, vous devez faire honneur au repas qui vous est servi. Vous devez vous empiffrer de trucs hyper gras, ce qui est autant de machins qui vous donneront le cancer de l'estomac. Curieuse ironie de l'histoire de voir ces célébrations vous provoquer une mort précoce, de telle manière qu'elles ne risquent pas de se répéter très longuement toutes ces foutaises. A croire que tous ces braillards s'en fouttent vraiment de votre âge.

A l'heure d'aller dormir, vous aurez la tête comme une pastèque d'avoir entendu tous les voeux, toutes les blagues sur votre âge, et votre ventre sera aussi gonflé de tous les plats, le vin, et les desserts sucrés. Vous mettrez 2 heures à vous endormir et le lendemain, vous serez totalement dans le cake de tous ces excès.

Alors à quoi bon répondre à toutes ces soi-disant bienveillances de votre entourage ? Ils vous souhaitent des trucs qu'ils ne pensent même pas, vous empoisonnent, et puis vous oublient pendant 364 jours. L'année prochaine, sur Facebook, je mettrai en statut "Bon anniversaire, mon cul". Dans toutes mes signatures de forum, je mettrai "Bon anniversaire mon cul". Sur mon front, j'écrirai "Bon anniversaire mon cul". Comme ça, tout le monde saura qu'il devra me laisser en paix, que je ne devrai pas m'empiffrer, et que je prends simplement un jour de plus, et pas un an.

 

Ah oui ... et puis merci quand même. Ca n'empêche pas de rester poli, bordel !

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